La Dryade sortie lentement de l'ombre, même le peu de clarté que les étoiles apportaient à travers les frondaisons était suffisante pour mettre en valeur l'éclat de son regard. Les deux Berserkers Drakens qui l'attendaient furent surpris par le contraste entre la douceur laiteuse de sa peau et la dureté inflexible de son regard. Tout son être semblait irradier une sourde et très ancienne colère...
Le Léonin demeura imperturbable, il connaissait depuis fort longtemps déjà la mystique, et savait que sa colère n'était nulement tournée vers les quelques peuples qui s'étaient regroupés sous une même banière, créée artificiellement et instinctivement, celle des Atlantes.
Que voulez-vous, cette fois? Chaque fois vous solicitez mes pouvoirs, mais je ne vois guère de progrès dans votre guerre, les esprits sont encore plus tourmentés qu'avant, et les jeunes de nos peuples les ressentent, beaucoup sombre dans la folie chaque jour.
Que faites-vous pour empêcher ce fléau ?
Le Léonin reçu la phrase cinglante sans sourciller, il y était désormais accoutumé. Et il s'était lassé d'y répondre.
Nous avons capturé un ennemi, et nous voulons le soumettre au rituel de la nouvelle aube...un des esprits totems de notre clan est entrain de devenir fou, il doit évacuer sa rage...ce corps sera parfait pour lui...
La Dryade eut un mouvement de dégoût lorsqu'elle apperçut le corps inerte et ensanglanté de l'être humain. Un rictus de haine la défugura un instant, et même le puissant Léonin fut frappé d'un frisson. Elle sourit alors, d'un sourire glacial comme la mort elle-même.
Cet humain , elle avait prononcé le mot comme une insulte, elle l'avait presque craché, a passé une grande partie de sa vie à tuer, et à répandre la mort...
Le Léonin acquiesça.
C'est un assassin, nous l'avons pris alors qu'il venait de trancher la gorge d'une de nos soigneuses.
La Dryade se retourna et pénétra dans sa grotte sombre. Un instant plus tard sa voix glaciale invita les autres à la suivre...
Les quelques guerriers restés au campement à quelques dizaines de mettre de là patientèrent une grande partie de la nuit en attendant le retour de leur capitaine et de ses deux aides de camp. Peu de temps avant l'aube ils entendirent le hurlement de terreur et de douleur de l'humain. Le hurlement était si terrible, qu'un court instant ils eurent presque pitié de l'âme qui était entrain d'être déchiquetée. Leur sang se glaça encore davantage quand, vers la fin du hurlement, celui-ci mua lentement pour devenir un rugissement de rage et de colère.
Quelques secondes plus tard, un Léonin couvert de loques de vêtements humains, l'oeil complètement fou et ivre de colère, passait en courant à travers leur campement, et disparaissait dans la nuit, en direction du nord...
_________________ Un bon soldat remporte la bataille au combat, un bon stratège la remporte avant...
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